« I can’t breathe ». New York au bord de l’asphyxie, suite à l’arrestation musclée qui a provoqué la mort d’Eric Garner, reçoit le duc et la duchesse de Cambridge du 7 au 9 décembre. Kate et William vont apporter un souffle nouveau à la mégalopole.
Interlude enchanteur, le conte de fées s’invite dans la ville en proie aux tensions raciales. Durant trois jours le couple princier va emmener l’actualité ailleurs. Dans leurs bagages, ils ont emporté du rêve, de l’élégance…l’éclat d’une dynastie.
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Si traditionnellement les altesses royales se bousculent à New York: la reine Elizabeth, le prince Charles, la princesse Anne, la princesse Mary du Danemark, la reine Rania de Jordanie et plus récemment la reine Letizia d’Espagne; seuls Kate et William ont le don d’enflammer les foules.
Une fièvre royale a gagné Big Apple, un peu comme celle générée par la naissance du Royal Baby. Ils ne vont passer que trois jours à New York mais déjà la ville est sans dessous-dessous: « New York est dingue ». « Un cirque médiatique » a envahi les alentours du palace de style Art Déco, résidence des Cambridge durant leur périple à New York City. Devant le Carlyle, les admirateurs attendaient le cortège officiel depuis 9 heures du matin, bravant une météo glaciale. New York se prépare à réserver un accueil triomphal à Catherine et William. D’Hilary Clinton, future candidate à la présidence des États-Unis, aux diplomates, stars du showbizz et du grand écran; tous seront présentés au couple princier.
Plus qu’un voyage d’affaires, c’est un show en cinémascope que le monde s’apprête à suivre étapes par étapes, sans jamais rien louper des pérégrinations royales. Heureusement pour elle, la duchesse ne lit pas la presse poubelle locale qui fait ses choux gras en publiant des articles « trash ». En représentation sur la scène internationale, Kate ne retient que la bienveillance du comité d’accueil et les vivats de la foule.
Le 29 avril 2011, décalage horaire oblige, vingt quatre millions d’américains sont tombés du lit pour voir le prince charmant passer la bague au doigt de la bergère. La part de pièce montée vendue aux enchères $7,500 amuse l’Amérique. La couronne britannique fascine aussi les américains. A chaque génération, ses idoles Windsor: les plus anciens se souviennent du courage de la reine sous les bombardements de la seconde Guerre Mondiale, d’autres ont suivi les noces de Charles et Diana; la nouvelle génération est fan du vent de modernité insufflé par Kate et William sur la monarchie. Le 7 décembre 2014, les habitants de New York se sont réveillés des étoiles plein les yeux, impatients et excités à l’idée d’accueillir sur leur sol le duc et la duchesse de Cambridge.
Le suspense a plané sur cette visite officielle. Enceinte et souffrante, la duchesse s’est vue contrainte de renoncer à son périple dans l’archipel maltais. Habile, son cabinet avait émis une réserve quant à ce déplacement. Enfin rétablie, Kate s’est laissée bercer par la magie de New York, faisant fi des 7 heures de vol et des effets du jetlag. Certains regrettent l’absence du prince George: l’Amérique ne faisant pas partie du Commonwealth, la présence du fils de Kate et William n’était donc pas requise. Avec un adorable poupon dans les bras, William n’aurait pas bénéficié de la même attention pour défendre le sort des rhinocéros et des éléphants: George aurait volé la vedette à son père, venu en Amérique pour parler business. Le prince doit se montrer convaincant et rallier les esprits à ses causes.
La visite royale panache plusieurs enjeux: défendre les intérêts économiques et diplomatiques du Royaume-Uni, déplacer le projecteur sur les œuvres caritatives des Cambridge. « C’est un voyage significatif. Il permet à William d’endosser le statut d’homme d’état« , à confié à l’AFP Robert Jobson, auteur d’un recueil intitulé « The New Royal Family ». Le duc, qui suit une formation de pilote hélicoptère-ambulance, effectuera une double visite au Japon et en Chine fin février début mars. La duchesse donnera naissance à son deuxième enfant en avril 2015.
A 4.37 pm, l’avion de Kate et William a atterri sur la piste de JFK Airport avec 20 minutes de retard. Deux passagers du vol commercial de la British Airways vont tenir en haleine toute une population. Les autres, anonymes, vont se fondre dans la foule, pendant que la limousine filera à vive allure vers le Carlyle, échappant aux grands embouteillages grâce aux subterfuges du protocole. Arrivés à leur hôtel, Kate et William se sont rafraîchis, avant de prendre part au cocktail organisé dans la somptueuse résidence de Sir Martin Sorell, magnat britannique et propriétaire de WPP Group, une société de marketing très influente. Les invités de Sir Martin ont déboursé la somme de $50.000 dollars pour serrer la main des membres de la famille royale. L’ensemble des bénéficies sera reversé à la Fondation Royale.
Bien que ce voyage ressemble à une de lune de miel – un ancrage dans un palace qui a abrité l’idylle du président Kennedy et de Marilyn et un fils turbulent confié aux bons soins de la grand-mère – Catherine et son époux ne sont pas à New York pour batifoler: ils sont là pour affaires. Les amoureux descendus au Carlyle ne vont pas errer dans Manhattan main dans la main, ni admirer le coucher de soleil sur Central Park du haut de leur suite, comme le voudrait le scénario d’une comédie sentimentale à la Hugh Grant. Ils vont sillonner New York et Washington à toute vitesse, afin de promouvoir des thèmes chers à leurs cœurs: protection de la vie sauvage, enfance, engagement britannique en matière de technologie, hommage aux victimes des attentats terroristes, sport, dîner de gala du Metropolitan Museum of Art pour fêter le 600ème anniversaire de la prestigieuse institution de St Andrews où les jeunes étudiants se sont connus. Ce séjour est placé sous l’égide de la Fondation Royale.
Il y a ceux qui viennent pour la première fois et puis ceux qui reviennent à New York. It’s the first time for Kate & Will! La duchesse, qui ne connait que la Californie, entrevue brièvement à la fin de son voyage officiel au Canada en 2011, regrette de ne pas avoir eu l’occasion de découvrir la ville mythique durant son enfance. Qu’elle se console, encadrée de sa team de huit personnes (deux secrétaires privés, deux officiers de presse, un conseiller spécial, un assistant personnel, une coiffeuse et un officier de Scotland Yard), elle va profiter des privilèges accordés par la fonction royale et « s’immerger » dans New York en fanfare et sous bonne escorte. Kate rêve de visiter la statue de la Liberté mais aura-t-elle le temps, tellement son séjour éclair est centré sur ses obligations. Pas moins de dix engagements sont inscrits au programme royal. Dès demain, le duc se rendra dans la capitale fédérale de Washington DC. Il prononcera un discours au nom de la préservation des espèces menacées par le braconnage. Zéro-tolérance pour les assassins, voleurs d’ivoire, William s’entretiendra avec le président Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche, afin de sensibiliser l’homme le plus puissant de la planète à la cause animale. Prudente, la duchesse, enceinte de cinq mois, restera à New York. Accompagnée de l’épouse du Maire de New York, Kate partira à la rencontre des tous petits (Northside Centre for Child Development Harlem), puis elle participera à la réception donnée en son honneur par le consul britannique en poste à New York. Le couple se retrouvera dans la soirée au stade de Brooklyn.
De ses apparitions, Catherine voudrait que l’on ne retienne que son engagement pour les nobles causes qu’elle a pris sous son aile. N’en déplaise à son altesse royale, ce sont ses robes qui font couler de l’encre. Oscar de la Renta, Diane von Furstenberg, Ralph Lauren, quels créateurs américains va-t-elle plébisciter? Est-ce qu’elle a fouillé dans la cassette royale avant de partir? A chaque déplacement, son lot de questions stériles: où qu’elle aille, la duchesse de Cambridge ne cesse d’éblouir l’assistance. Une chose est certaine, c’est Amanda Cook Tucker, la coiffeuse des princes William et Harry, qui s’occupera de la chevelure de Kate.
Que retiendra la postérité de ce court voyage officiel? Son état ne permettra pas à la future mère de s’élancer sur la piste pour y danser un rock endiablé aux bras de John Travolta, comme ce fut le cas de feue sa belle-mère la princesse de Galles en son temps. A sa manière, Kate laissera sa marque indélébile à New York. Le duc et la duchesse sont très attachants et les américains hyper cool: Kate et New York, l’alchimie va fonctionner sous la féerie de Noël.
Photos Reuters/PA/I-Images/Getty